Le poids des autres

On dit l'homme égoïste.

Ce doit être vrai si on se réfère au vieux dicton : 

"Charité bien ordonnée commence par soi-même."

Mais peut-être en demande-t-on trop aussi.

La charité est l'acte de faire un don aux personnes les plus pauvres afin de les aider dans les difficultés de leur existence.

A une époque où on arrive difficilement à boucler les fins de mois, le manque de charité n'est plus un manque moral mais tout simplement un manque pécuniaire.

Déjà, il y a les prélèvements "automatiques" de l'état. Puis on est assailli de partout par des demandes d'aide en espèces sonnantes et trébuchantes :

- Les oeuvres caritatives telles les restos du coeur, le secours populaire, le secours catholique...

- les dons pour la recherche (je préfèrerai pour trouver mais bon...)

- les associations pour les animaux

- les malheureux qui mendient à tous les coins de rue...

Il faut bien le dire, beaucoup de ces aides  sont demandées aux particuliers parce que l'état s'en est déchargé.

Si je ne donne pas malgré toute la misère que je vois autour de moi, c'est peut-être parce que le pauvre c'est moi aussi (874 euros par mois de salaire et aucune aide).

Je me rappelle aussi de plusieurs mésaventures dans le métro parisien qui m'ont quelque peu refroidi d'aider mon prochain:

Les jeunes roumains ne parlant pas français mais connaissant une belle colllection d'insultes lorsqu'on ne leur donne rien, des insultes encore lorsque l'on donne un sandwich ou un ticket restaurant à un S.D.F. (qui avait sûrement plus besoin de "liquide").

Alors, oui j'assume. Quand je suis dans le besoin, je ne reçois pas d'aide et je n'en donne plus, je suis devenue une égoïste. Enfin si, je donne encore maintenant mais par envie, pas sous la pression ou la menace.